Quelqu'un a survolé le nid de coucou d'Alessandro Gassmann au Théâtre Bellini de Naples [Review]

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Une histoire simple et passionnante, une direction extraordinaire d'Alessandro Gassmann

« Les Grandes Histoires sont immédiatement reconnaissables […] Les Grandes Histoires n'ont pas besoin d'une forme précise, car elles vont directement blesser la surface de l'âme et y laisser une cicatrice inoubliable et merveilleuse. Cela se produit parce que les Grandes Histoires racontent, de manière simple et compréhensible, ce que nous avons tous en commun : des sentiments, des passions. Amitié, amour, désespoir. Personne ne peut prétendre ne pas entendre ce que les Grandes Histoires sont capables de communiquer ».  

(Maurizio De Giovanni)

Ce n'est pas la première fois que le thème de la folie le mental est traité au théâtre. Tout comme ce n'est pas la première fois que le célèbre roman de Ken Kesey Quelqu'un a survolé le nid de coucou, est représenté au théâtre. Comme cela s'est produit à Broadway en 1971, dans l'adaptation théâtrale de Dale Wasserman, qui a servi de base au scénario du film le plus célèbre réalisé par Milos Forman avec Jack Nicholson, qui a remporté cinq Oscars, devenant l'un des chefs-d'œuvre cinématographiques du monde.

Mais il y a quelque chose, dans la transposition scénique originelle de Alessandro Gassmann créée hier soir à Bellini Théâtre de Naples, qui vous laisse essoufflé. Un sentiment de le naturel et l'humanité, de simplicité et de familiarité avec le monde recréé sur scène. Mais en même temps aussi des émotions fortes et intenses face aux problématiques abordées : maladie, peur du monde, malaise intérieur, abus de pouvoir, privation de liberté personnelle.

Un dîner au spectacle Gassmann Quelqu'un a survolé le nid de coucou

Juste quelques lignes initiales suffisent à transporter le spectateur sans difficulté dans l'histoire racontée. Merci à une simple ré-élaboration de drame, directe et proche du public napolitain, que seul un écrivain comme Maurizio De Giovanni il pourrait le faire. Oui, parce que cette nouvelle version de Quelqu'un a survolé le nid de coucou est fixé dansHôpital psychiatrique d'Aversa à 1982 et le protagoniste, construit sur la base de Randle McMurphy, est appelé Dario Danise, joué par un incomparable Daniele Russo, ici dans l'une de ses performances d'acteur les plus extraordinaires et les plus convaincantes. La langue dialectale napolitaine, les manières de faire et de dire, notamment de Danise, le contexte temporel, social et culturel, auquel il est fait référence de différentes manières au cours du déroulement de l'intrigue, rendent le spectacle contemporain et proche de notre monde.

L'histoire commence avec l'entrée de Dario, un délinquant qui fait semblant d'être fou pour échapper à la prison, à l'hôpital psychiatrique, où il est catapulté dans un microcosme composé de sept patients, chacun d'eux souffrant de pathologies mentales différentes. Sept "pazzarielli", comme les appelle Danise, qui remplissent leurs journées entre jeux de cartes et thérapies de groupe, phobies et petites et grandes manies (dans lesquelles on peut tous se reconnaître), surveillées en permanence par Soeur Lucia, l'incarnation du pouvoir central de l'institut.

L'arrivée de Dario est destinée à bouleverser la dynamique interne de l'hôpital, et va faire prendre conscience aux patients qu'ils n'ont qu'un besoin désespéré de normalité, au-delà des règles rigides imposées d'en haut, par ceux qui ne tendent qu'à imposer leur propre force aux autres êtres humains, en les privant de liberté. Ainsi, grâce à sa bravade et son esprit de rébellion, il deviendra le champion d'une bataille contre Soeur Lucie, métaphore du système répressif social, permettant la rédemption à la fois de ses nouveaux amis et de lui-même, traversant un chemin intérieur qui le conduira à reconsidérer son rôle dans le monde.

Daniele Russo et la distribution de Quelqu'un ont survolé le nid du coucou

Maîtres, dans leur rigoureusement minimalisme, les choix scéniques. Pour impliquer le spectateur dans le monde recréé par Gassmann, un panneau transparent spécial à l'avant-scène sur laquelle les effets spéciaux sont projetés capables de tourner quelques scènes ralenti cinématographique, de grand impact visuel, ou pour "construire" les rêves, cauchemars et imaginations de Ramon, un pazzariello "géant" qui se révélera être un personnage clé extraordinaire dans la "libération" de Dario Danise, qui se déroulera dans un tragique et excitant la finale.

En 2 heures et 45 le casting talentueux mis sur par Alessandro Gassmann parvient à transmettre un fort sentiment d'humanité, qui nous fait nous sentir partie prenante, quels que soient l'époque et le contexte géographique, de ce monde étrange où la folie est considérée comme un danger et une anomalie, et jamais comme une peur de la confrontation avec l'univers extérieur complexe et complexe. Au point de les contraindre à se refermer sur eux-mêmes, se privant de manière autonome du dialogue avec les autres hommes. Des petites grosses peurs qui, après tout, n'éloignent pas le "fou" du "normal".

Quelqu'un a survolé le nid du coucou sera toujours sur scène au Teatro Bellini de Naples jusqu'au 19 2015 en avril. Pour toute information sur les horaires et les prix des billets consultez notre article dédié.

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écrit par Valentina D'Andrea
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